ŒUVRE – Rencontre du troisième type
Été 1979, une petite ville de l’Ohio. Alors qu’ils tournent un film en super 8, un groupe d’adolescents est témoin d’une catastrophe ferroviaire. Peu après, des disparitions étonnantes et des événements inexplicables se produisent en ville, et la police tente de découvrir la vérité…
Ce beau film fantastique porté par une bande de jeunes interprètes formidables et avançant au rythme d’un scénario passionnant qui ne perd jamais son fil conducteur, est un hommage sincère et empreint de nostalgie au cinéma familial des 80’s avec en tête E.T. et Les Goonies. Une réussite « Spielbergienne » qui séduira l’ensemble des spectateurs et plus particulièrement ceux ayant connu adolescent les films cités auparavant.
IMAGE – L’art du lens flare
Pour son 10e anniversaire, Super 8 a été remastérisé en UHD et a bénéficié d’un DI 4K et d’un nouvel étalonnage des couleurs. Mais comparativement au Blu-ray (somptueux à sa sortie) paru en 2011, la mise à niveau est-elle réelle en sachant que l’aspect vintage des images (et la douceur qui va avec) est déjà une « limite » en-soi ? Pas toujours à dire vrai !
Si le grain argentique 35 mm (mais aussi Super 16 et Super 8) gagne en finesse et que la solide compression renforce quelque peu les détails en arrière-plan, le gain en définition reste malheureusement ténu et trop proche du précédent master HD.
Il est aussi étonnant de constater que les contrastes, clairement plus profonds, peuvent par moment être trop durs. Car si les blancs sont bien rehaussés et les noirs assombris, il peut arriver aux premiers d’être brûlés (ne vous attendez donc pas à observer des détails supplétifs dans les luminances les plus élevées) et aux seconds d’être bouchés.
Fort heureusement, l’apport du Wide Color Gamut (WCG) et de l’encodage Dolby Vision donne un surplus de vie à la photographie. De sorte que la palette colorimétrique, plus chaleureuse, s’offre des nuances plus précises (le bleu du ciel, la carnation, le rouge-orange des explosions), et que les différentes sources de lumières brillent d’un éclat inédit (à commencer par l’effet de lens flare).
SON – Un monstre tout sauf discret !
Ces pistes sonores (identiques au Blu-ray) qui sollicitent avec une grande insolence chaque canal (la répartition acoustique est excellente) et délivrent des basses véhémentes (et le mot est faible), s’appuient sur une dynamique de folie et retranscrivent les dialogues avec une grande clarté.
Toutefois, la VF Dolby Digital 5.1 manque de précision. Il faut dire qu’à l’inverse de la VO Dolby TrueHD 7.1, elle doit subir la compression. Dommage quand on sait que l’enveloppement multicanal du mixage participe pleinement au mystère et à la tension du long-métrage.
Pour les amoureux de gros sons, trois scènes s’imposent : Le déraillement du train, la station service et l’attaque du bus. Mais avouons-le, elles auraient pu avoir une toute autre gueule avec une bande-son Dolby Atmos.
CONCLUSION – Retour vers le futur…
Nostalgique et spectaculaire, l’œuvre « monstrueuse » de J.J. Abrams méritait certainement mieux que cet Ultra HD Blu-ray qui fait dans le minimum syndical ! Alors oui, l’édition reste belle. Mais en toute honnêteté, nous étions en droit d’en attendre plus.