Après Superposition, Good Boy (aka Me, You & Frank) est l’autre film scandinave attendu dans la sélection du NIFFF. Classé dans les Ultra Movies, il offre un bon condensé d’humour noir…

NIFFF

Comme chiens et chats

Christian (Gard Løkke), riche héritier, lâche un superlike à Sigrid sur une application de rencontre bien connue. Et c’est le match parfait ! D’un côté comme de l’autre, le courant passe et tout les prédestine au grand amour. À un détail près : Frank, le chien de Christian. Un chien pas comme les autres puisqu’il s’agit bien d’un humain sous un costume de canidé (cf. l’extrait ci-dessous faute de trailer).

Good Boy (2022)

La froideur scandinave déjà à l’œuvre dans Superposition ne quitte pas Good Boy : plans chirurgicaux, photographie froide, dialogues stériles… On le croirait tourné en salle d’opération. Pourtant, le postulat du film – ce « chien » dans lequel se cache bel et bien un être humain et qu’il ne faut « surtout pas » traiter autrement que comme on traiterait un quadrupède – y insuffle un brin de folie qui suffit à ne pas rendre le long-métrage distant au spectateur.

« That's a guy in a dog costume ! »

Good Boy (2022)

Rire jaune, humour noir

Aucun doute, l’idée prend immédiatement. Le malaise s’installe. Le rire jaune titille les zygomatiques. Les rapports de force se jouant entre ce Christian (richissime, sportif, beau garçon) et Sigrid (convaincue d’y rester et d’accepter ce “chien” après avoir eu connaissance de la fortune de son amant) s’exposent très clairement et naturellement. La menace plane, palpable, pourtant le réalisateur Viljar Bøe s’amuse à brouiller les pistes. Si l’on comprend vite que quelque chose cloche (la menace de ce qui se passerait si l’on ne traiterait pas Frank comme un chien n’est jamais exposée), le film se dérobe à chaque fois à son spectateur.

Good Boy (2022)

Pour apprécier pleinement Good Boy, il faudra passer outre plusieurs incohérences et se contenter d’une fin somme toute très convenue (malgré un dernier sursaut d’horreur que l’on n’aura pas forcément vu venir). À se demander s’il n’aurait pas gagné à se restreindre à un court métrage percutant plutôt que de se distiller sur une heure et quart !

Buvant les Stephen King comme la sirupeuse abricotine de mon pays natal, j’ai d’abord découvert le cinéma via ses (souvent mauvaises) adaptations. Épris de Mrs. Wilkes autant que d’un syndrome de Stockholm persistant, je m’ouvre peu à peu aux films de vidéoclub et aux poisseuses séries B. Aujourd’hui, j’erre entre mes cinémas préférés, les festivals de films et les bordures de lacs helvétiques bien moins calmes qu’ils en ont l’air.

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