4K Ultra HD – Édition FR – Warner Bros. – 140 min – 28 décembre 2017

Format vidéo
• Master intermédiaire : 4K
• Standard HDR : HDR10
• Ratio : 2.40

Bande-son
• Anglais DTS-HD MA 5.1
• Français DTS-HD MA 5.1

Sous-titres
• Anglais
• Français

Il est porté à l’attention de nos chers lecteurs qu’outre le matériel de visionnage précisé et utilisé par chaque testeur de l’équipe MaG, le rendu peut différer d’une installation à l’autre, qu’elle soit calibrée ou non, de même que les préférences et attentes personnelles sont susceptibles d’influer sur la notation. De surcroît, les images figurant dans l’article ne sont pas représentatives de l’édition testée.

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ŒUVRE – La renaissance du mythe par le côté obscur

Alors que le souvenir de ses parents assassinés le hante, Bruce Wayne, désemparé, erre à travers le monde cherchant les moyens de combattre l’injustice et ses propres peurs. Avec l’aide de son dévoué majordome et homme de confiance Alfred, de l’inspecteur Jim Gordon et de son allié Lucius Fox, Wayne revient à Gotham City et révèle son alter ego : Batman, un justicier masqué qui utilise sa force, son intelligence et une batterie d’armes high-tech pour combattre les forces sinistres qui menacent la ville…

Oubliez l’univers fantasque et intriguant de Burton mais aussi la boule à facette de Schumacher, car Batman redevient le super-héros le plus noir de l’univers et c’est tant mieux. Nolan et son scénariste, David S. Goyer, repartent donc au tout début du mythe et décident de développer bien plus profondément la psychologie, les traumatismes et l’ambiguïté de Bruce Wayne. C’est une réussite totale car le métrage entier est voué à la fondation d’un mythe. Rien n’est flou ni superflu, au contraire, le parcours de Bruce est logique et poignant.

Cette structure narrative n’aurait été possible sans des acteurs crédibles, Christian Bale est ainsi une évidence car il interprète un Wayne déchiré entre désir de vengeance condamnable et désir de justice héroïque, Michael Caine est un majordome plus que jamais soucieux de son « maître », Gary Oldman et Liam Neeson jouent avec retenue et vigueur, ce qui sied à merveille aux caractères de leurs personnages, Morgan Freeman est égal à lui même et seul Katie Holmes semble un peu fade dans ce casting 4 étoiles.

Christopher Nolan n’impose pas vraiment de style visuel, ni de réalisation novatrice (quoi que le choix délibéré d’abandonner les « plans héroïques » pour privilégier une approche frontale du personnage est à signaler), mais plutôt un certain univers narratif très nouveau à l’image de la complexité du personnage et de l’univers qu’il génère. Ses prises de positions donnent ainsi un film mélangeant œuvre d’auteur et blockbuster car les scènes d’action testostéronées sont bien présentes (la poursuite en Tumbler est anthologique).

La musique composée par Hanz Zimmer et James Newton Howard marie à merveille la marque écrasante faite par l’orchestre et les synthétiseurs de Hanz pour les scènes d’action, alors que son compère officie dans un registre plus discret, sensible, où cordes et piano s’attachent aux démons de Bruce Wayne. L’ensemble est crépusculaire à souhait pour être en phase avec la vision de Christopher Nolan.

Au final, Batman Begins est une superbe adaptation d’un comic book. Un diamant noir !

IMAGE – L’homme craint ce qu’il ne peut voir

Émanant d’un nouveau master 4K réalisé pour l’occasion, les images de cet Ultra HD Blu-ray ne sont certes pas irréprochables mais marquent la différence avec le vieillissant transfert HD.

La compression est à présent invisible (c’était du VC-1 sur le Blu-ray), la définition fait un bond en avant, la netteté des détails est accrue (beaucoup moins de douceur qu’avant) et l’apport du combo HDR/WCG apporte une certaine modernité à l’œuvre (je vais y revenir).

Mais tout n’est pas parfait, à commencer par l’usage d’un léger DNR qui lissent certaines textures. Les anti-grains seront donc contents d’apprendre qu’il n’y en a pas plus que sur le Blu-ray, pourtant, la structure granuleuse du 35 mm aurait dû apparaître. Il y a ensuite la présence de plusieurs plans artificiellement surpiqués (des doubles contours accusent l’emploi d’edge enhancement) et des visages parfois trop rougeâtres.

Heureusement, ces écueils ne doivent pas dépasser les 10-15% de temps de présence à l’écran, et c’est finalement les points positifs qui gagnent la bataille; surtout la contribution indéniable apportée par le HDR et le WCG. En effet, le premier infuse une vraie pêche aux sources lumineuses (les éclairages de Gotham City et de l’Asile d’Arkham, les phares de la Batmobile) en plus de laisser respirer les scènes sombres (les noirs ne sont plus bouchés), lorsque le second insuffle de la vie à la palette colorimétrique (une température bien plus chaude).

SON – Cette insupportable colère qui étouffe le chagrin

Le Dolby TrueHD 5.1 de la VO et le Dolby Digital 5.1 de la VF laissent leur place à un DTS-HD MA 5.1 plus immersif et énergique. Car si les caractéristiques de base du mixage original restent, comme le fait que c’est la scène frontale qui est la plus exploitée, le résultat s’avère bien plus efficace à l’écoute (surtout du côté de la VF qui joue « enfin » dans la même cour que la VO).

Les voix sont ainsi plus appuyées car moins noyées au sein des ambiances et/ou effets sonores, la dynamique est plus poussée, le décor arrière se fait plus précis (cf. les nuées de chauves-souris ou encore le monastère en flamme) et les basses, éléments essentiels de la bande-originale, gagnent en profondeur (les vrombissements du moteur de la Tumbler).

CONCLUSION – Pourquoi tombons-nous Bruce ?

Le 4K Ultra HD n’attend pas notre bon vouloir. Qui qu’il soit au fond de lui, il ne sera jugé que d’après sa technique. Et s’il tente de nous duper de-ci de-là, son entrainement et sa volonté vainquent la peur !

Note artistique
9
Qualité vidéo
8
Qualité audio
8.5
0
Batman Begins

Nyctalope comme Riddick et pourvu d’une très bonne ouïe, je suis prêt à bondir sur les éditions physiques et les plateformes de SVOD. Mais si la qualité n'est pas au rendez-vous, gare à la morsure !

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