Ummagumma

Ummagumma

Guillaume Cossin
Fin des années 1990 : le lecteur CD du Packard Bell familial rutile en avalant goulument la galette de Tomb Raider 2. Larguée directement aux abords de la Grande Muraille de Chine depuis un hélicoptère, Lara Croft glisse avec élégance le long d’une paroi lisse en pierre grisâtre. L’archéologue britannique s’enfonce dans une grotte mystérieuse en contrebas. Le son des pales de l’engin se fait de plus en plus distant avant de s’éteindre complètement. Quelques pas maladroits en avant quand soudain des rugissements brisent le silence ! Tout juste le temps de la faire pivoter sur elle-même que la jeune exploratrice se retrouve nez-à-truffes avec deux tigres affamés. La caverne révèle sa véritable nature : c’était en fait un antre…

Cette réalisation fit alors déferler un tsunami de chair de poule le long de la colonne vertébrale du petit garçon que j’étais. Ce souvenir lointain compte parmi les plus viscéraux de ma découverte du medium. Des scènes de ce type ? J’en ai des centaines en mémoire. Tel Hannibal Lecter dans son palais mental, je furète souvent parmi les réminiscences de mon parcours de joueur et me replonge avec délectation dans une séquence marquante.

Au gré des œuvres et au fil du temps, l’éternel émerveillement face à la découverte a laissé sa place à une exigence certaine, sans jamais que la magie ne s’estompe. Le jeu vidéo fait partie intégrante de ma vie depuis ma plus tendre enfance et va certainement m’accompagner jusqu’au jour où, dans un dernier souffle, je m’effondrerai manette en mains devant la vingtième itération de Resident Evil.

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